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Chocolat Dubaï ou marketing trompeur ?

  • Photo du rédacteur: Marie-Avril Roux Steinkühler
    Marie-Avril Roux Steinkühler
  • 14 avr.
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 25 juin

Quand la viralité sur TikTok défie le droit des marques allemand...


Cet hiver, le « chocolat Dubaï » a fait sensation : 98 millions de vues sur TikTok, des étals de marchés de Noël allemands envahis. Mais derrière l’enthousiasme viral, une question juridique se pose : Peut-on réellement appeler « chocolat Dubaï » un produit non fabriqué à Dubaï ?


Les fondements juridiques :

  • Selon le § 126 MarkenG (loi allemande sur les marques), une indication géographique ne peut être utilisée que si le produit provient effectivement du lieu mentionné.

  • À défaut, cela devient une indication géographique (« geographische Herkunftsangaben ») trompeuse (§ 127 I MarkenG), donnant droit à des actions en justice sur la base de la concurrence déloyale (§ 8 III UWG).


Les procédures judiciaires :

Des importateurs de véritables chocolats fabriqués à Dubaï ont lancé plusieurs actions en justice, avec trois procédures à Cologne et une à Francfort.


❌ À Cologne, les juges ont estimé que les emballages et descriptions induisaient en erreur le consommateur moyen. Résultat :

  • Interdiction de vente confirmée.

  • Les mentions en anglais et la véritable provenance turque, à peine lisible, ont semé le doute.


✅ À Francfort, le Tribunal a rejeté la demande, arguant que le terme « chocolat Dubaï » était devenu une désignation générique (« Gattungsbezeichnung » – § 126 II MarkenG). Cela ne renvoie plus à une origine géographique précise, mais à un type de produit ou à une recette.


🔄 Et ça repart à Cologne ! Le 26 février 2025, la 4e chambre de commerce du Tribunal régional de Cologne est revenue sur sa décision Elle considère désormais que, depuis l’interdiction datant du 6 janvier 2025 du « chocolat Dubaï » distribué par Aldi, les consommateurs ont intégré que « Dubaï » renvoie davantage à une recette ou un style qu’à une véritable origine géographique.


Il s'agit d'une illustration parfaite de l’évolution de la perception du public – et de son impact sur le droit des marques.


Le résultat ? Le marketing viral a éclipsé la réalité de l’origine géographique. La protection juridique liée à l’indication géographique a été perdue.


À l’ère de TikTok, peut-on perdre une indication géographique en quelques semaines ?

 → À Francfort, les juges semblent répondre oui.




Crédits photo : Pixabay

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